Le président Malvy a sollicité l’avis des plus hautes instances de la CFDT des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, les Unions Régionales Interprofessionnelles, a propos de la désignation
Voici la réponse des deux secrétaires généraux, Joachim Dendievel pour Languedoc-Roussillon et Grégory Martin Midi-Pyrénées.


Monsieur Le Président Malvy,

En application de l’article 2 de la loi du 16 janvier 2015, vous sollicitez l’avis de la CFDT sur le projet de décret portant désignation à Toulouse du chef-lieu provisoire de la Région Languedoc Roussillon- Midi Pyrénées.
Nous vous remercions donc de solliciter notre avis.
Si nous sommes conscients de la nécessité de fixer un chef-lieu afin de stabiliser les évolutions inhérentes à la loi Notre, d’organiser au mieux ces évolutions et de tracer des perspectives, la préoccupation de la CFDT des deux Régions ne saurait se résumer à ce choix.
Les bouleversements que vont connaître nos territoires, dans l’objectif d’améliorer la qualité de l’action publique dans notre future grande Région, vous obligent et nous obligent à un dialogue social d’excellence avec les agents de ces collectivités, mais aussi à considérer ces évolutions comme la création d’une nouvelle entité qui doit répartir équitablement son énergie pour le bien de celles et ceux qui y vivent, y travaillent, y génèrent de l’activité économique, y développent l’action publique.
Ainsi, nous profitons de cette consultation pour vous indiquer qu’à nos yeux, la question n’est pas tant le choix d’un chef-lieu, qui reste une décision politique, mais la philosophie qui doit animer tous les décideurs : nos deux métropoles sont une chance unique, et ne peuvent être l’objet de marchandage.
Pour construire le vivre ensemble, chacun doit se sentir reconnu, respecté, pris en considération dans notre nouvelle région. Toutes les modifications de l’organisation de vos services ainsi que la répartition des compétences de vos agents doivent se faire pour le bien de chacun.
Cela doit être singulièrement le cas pour les agents des actuels deux Conseils régionaux confrontés depuis plusieurs mois à de nombreuses inquiétudes légitimes concernant leur devenir.
Vous devrez rapidement prendre des engagements fermes : pas de mobilité forcée, harmonisation des situations « vers le haut » en matière de salaires, régime indemnitaire, moyens d’exercice des missions et conditions de travail, afin de vous assurer une pleine et entière implication de ces professionnels dans la réforme.
Nous rappelons enfin que cette grande région ne sera pas forte parce qu’elle est grande, mais parce qu’elle a un projet partagé, autour de la transition énergétique, des filières répondant aux besoins des populations, de la sécurisation des parcours des salariés et des entreprises, et de l’accessibilité de toutes et tous à des services aux publics de qualité garants de cohésion sociale.
Vous remerciant de votre sollicitation et de l’intérêt que vous portez à notre démarche, recevez, Monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.